La Commune (Paris, 1871) (vf / 375min / 2000)

Peter Watkins a réalisé une fiction sur la Commune comme un documentaire contemporain. Pour raconter la Commune il montre une télévision aux ordres (Télévision Nationale Versailles) qui débite des informations lénifiantes, tandis qu’une télévision libre jaillie du Paris insurgé s’efforce de capter la fureur populaire.

Napoléon III perd la guerre contre la Prusse après un siège de Paris particulièrement dur pour le peuple parisien. Nous sommes en 1870-1871 et la misère est grande. Les 17 et 18 mars 1871, le peuple parisien, qui refuse la capitulation, se révolte. La Commune de Paris est née.
Alors que la télévision versaillaise rapporte l’événement de façon partielle et orientée, une commission communarde se crée et s’organise pour relayer ce moment qui, bien que majeur dans l’histoire du mouvement ouvrier, reste néanmoins l’une des périodes les plus méconnues de l’histoire de France.
Les journalistes se rendent sur les lieux où naît la Commune : mairie, barricades, clubs féministes, etc. et procède à des interviews pour rendre compte à la population de la réalité. Les gens disent leurs rêves, leurs révoltes, leurs combats et opposent leur opinions…

Regarder le film en ligne :

https://www.youtube.com/watch?v=ibRX95ers28

https://www.youtube.com/watch?v=xlOd5Ndh1vA

https://www.youtube.com/watch?v=GLClU1iFTic

https://www.youtube.com/watch?v=pKGXpxUKQuw

Télécharger le film :

Première partie
Deuxième Partie

Entretien avec Garcia Oliver (vostfr / 120min / 1977)

Témoignage direct de ce personnage controversé de l’anarchosyndicalisme espagnol (il fut ministre de la justice durant la guerre civile), livrant son point de vue tout subjectif sur le mouvement révolutionnaire espagnol. N’hésitez pas à  consulter la rubrique consacrée à la révolution espagnole sur le site pour avoir d’autres perspectives.

« La rencontre avec Juan García Oliver eut lieu à Paris, en juin de l’année 1977. De passage dans la capitale pour superviser les épreuves de ses mémoires, il me fut présenté par son éditeur, José Martínez. Le premier contact eut pour cadre un restaurant de la rue de Bièvre. Là, García Oliver m’apparut comme une sorte de fantôme nimbé d’histoire. C’est que l’homme, d’abord assez froid, semblait tout droit sorti d’un arrêt sur image. Comme si, au quarantième anniversaire d’une révolution presque oubliée, un de ses principaux protagonistes avait résisté au passage du temps et à ses effets sournoisement correctifs.
Étrangement, le García Oliver de ce printemps 1977 était, physique mis à part, le même que celui qui, dans les années 1930, avait fait trembler, avec un semblable aplomb, la société espagnole et – pourquoi le taire ? – quelques anarchistes et syndicalistes de renom, que son « catastrophisme » inquiétait. Pour qui a travaillé sur le témoignage, une telle rencontre est rare, non tant parce qu’elle met en présence d’un authentique personnage – ce qui est somme toute banal quand il s’agit de la révolution espagnole –, mais parce que le bonhomme que vous avez en face de vous n’a pas changé d’un poil, qu’il argumente comme si l’événement durait encore, qu’il est toujours ce qu’il était, et non ce qu’il est devenu. Cette invariance – qui, à l’évidence, peut apparaître comme un défaut dans la vie courante – représente, dans le travail de mémoire, une appréciable qualité parce qu’elle restitue la vérité d’époque, dimension psychologique comprise, à un récit qui, sans elle, n’est souvent qu’une version corrigée et embellie d’un temps définitivement révolu.
García Oliver, probablement encouragé en sous-main par son éditeur et ami, accepta sans réticence de se prêter au jeu – difficile et risqué – de l’entretien. Celui-ci eut lieu le 29 juin 1977 dans un appartement du douzième arrondissement de Paris. Pour l’occasion, García Oliver apparut batailleur, précis, sûr de lui, tranchant et quelque peu dominateur. Comme à la grande époque, disais-je. À l’évidence, le lecteur pourra être irrité par certaines affirmations péremptoires de l’interviewé, mais, tous comptes faits, il appréciera sûrement la valeur de cette personnelle part de vérité, d’autant qu’à ce jour, cette transcription – inédite en français – constitue l’unique témoignage de García Oliver dans notre langue.– Freddy Gomez »

L’enregistrement s’arrête au milieu d’une réponse concernant les évènements de Mai 37 à Barcelonne. On peut lire la suite de l’entretient retranscrit sur le site du bulletin A Contretemps ci-dessous :

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Écoutez May Picqueray (vf / 70min / 1984)

Documentaire de Bernard Baissat sur May Picqueray, militante anarchiste, syndicaliste, antimilitariste et pour la contraception et l’avortement libre, née en 1898. A travers une série d’entretiens, elle y raconte sa vie mouvementée dans un XXe siècle qui ne le fut pas moins. Elle y croisera des noms restés célèbres chez les anarchistes tels que Sébastien Faure, Louis Lecoin, Nestor Makhno, Emma Goldman, Alexander Berkman, Marius Jacob, Durruti…
En 1921 afin de protester contre la condamnation à mort de Nicola Sacco et Bartolomeo Vanzetti, elle enverra un colis piège à l’ambassade des USA ; à Moscou en 1922 elle tiendra tête à Lénine et Trotski et parvient à faire libérer des militants anarchistes ; elle participera à la fabrication de faux papiers pendant l’occupation allemande ; elle sera la fondatrice du journal Le Réfractaire, journal antimilitariste et libertaire… Une vie entière de combat pour l’émancipation humaine qui ne prendra fin qu’avec son décès en 1983.

En deux parties :

« On dit et on écrit que la guerre est la seule solution pour résoudre les crises. Elle permet de liquider les stocks d’armement, de matières premières, et aussi le stock de matériel humain rejeté du travail. Quelle honte ! Quelle infamie ! »

May Picqueray, May la réfractaire


Vous pouvez également télécharger sur le site May la réfractaire, l’autobiographie de May Picqueray.

COPEL : Une histoire de révolte et de dignité (vostfr / 86min / 2017)

À la mort de Franco, la démocratisation du régime dictatorial n’est pas octroyée gentiment par le pouvoir, mais imposée par la base grâce à une multitude de mouvements revendicatifs, à commencer par des grèves sauvages organisées par des assemblées qui vont imaginer leur propre démocratie.
L’amnistie, par exemple, n’a été obtenue qu’après plusieurs mobilisations dans la rue, avec des affrontements permanents avec les forces de l’ordre ayant provoqué de nombreux morts.
La Coordination des Prisonniers En Lutte (COPEL) est née de la mobilisation spontanée et auto-organisée des prisonniers sociaux qui ont revendiqué l’amnistie pour nous aussi. Cette organisation, horizontale et assembléiste, nous a permis de prendre la parole, nous qui ne l’avions jamais. Nous avons réussi à menotter l’État pendant plus de deux ans en divulguant les injustices et l’inhumanité fondamentale de la machine sociale de punition.
Voilà l’histoire racontée, à plusieurs voix, par quelques personnes qui l’ont vécue. Cette histoire peut inspirer une réflexion sur l’utilité d’une stratégie pour ceux qui luttent au présent contre les prisons.
Ce projet de documentaire a été impulsé par quelques anciens prisonniers sociaux qui étaient de la COPEL, pour mettre au grand jour une vérité et pour donner la parole à tous ceux qui en ont été privés. C’est le récit d’une histoire collective qui regroupe les expériences personnelles de ceux qui ont vécu de l’intérieur ce qui reste encore gardé sous silence à l’extérieur.

M.I.L. (Mouvement Ibérique de Libération) (vf / 55min / 2009)

Documentaire sur le Mouvement Ibérique de Libération (M.I.L.), groupe d’agitation révolutionnaire armé dans l’Espagne franquiste actif au début des années 1970.

A Barcelone, nous rencontrons Xita, mère de onze enfants, dont cinq ont été impliqués dans la lutte du MIL.
A travers le vécu de la famille Solé Sugranyes, le film retrace l’existence d’une cellule révolutionnaire catalane à la fin de la dictature franquiste.
Ce groupe soutien le mouvement ouvrier autonome à travers des expropriations de banques et des impressions clandestines.

Pour aller plus loin :
Chronologie étoffée et documentée du MIL [1967-1974]