Un documentaire sur l’émergence du Mouvement de Libération des Femmes. Il s’agit d’une bonne première approche de cette histoire.
Occupation féministe du Café Papillon à Genève en 1976
Documentaire de Carole Roussopoulos présentant un volet de l’histoire du mouvement féministe en France et en Suisse des années 70 à 80 à travers les témoignages d’une vingtaine de femmes suisses et françaises ayant participé à la naissance de ce mouvement. Elles en retracent l’histoire, les luttes, les acquis et les soubresauts.
Film réalisé par Guy Debord à partir de son principal livre théorique portant le même nom et paru en 1967.
Adaptation cinématographique du livre de 1967 réalisée à partir d’images détournées, La Société du Spectacle est une analyse impitoyable du capitalisme à son stade « spectaculaire ». Critique d’avant-garde tentant de réaliser une synthèse des apports théoriques des mouvements révolutionnaires du passé en vue de leur dépassement, cette analyse marqua la période des années 68 et inspira de nombreux groupes révolutionnaires autonomes.
« Le spectacle est le mauvais rêve de la société moderne enchaînée, qui n’exprime finalement que son désir de dormir. Le spectacle est le gardien du sommeil. »
Avec une présentation de son contexte d’écriture (suite à une grève générale en Belgique en 1960-1961) et de parution (révoltes étudiantes en Allemagne et aux Etats-Unis), son auteur (Raoul Vaneigem), son style (littéraire), ses inspirations (Reich, Nietzsche, Marx), son rapport aux surréalistes et aux thèses de Baudrillard et de Lefebvre, son statut de best-seller et d’inspirateur de Mai-Juin 1968, sa critique du marxisme-léninisme, ses références aux révoltes historiques (Russie 1917, Ukraine 1918-1921, Barcelone 1936-1937, Hongrie 1956), son appel à une alliance des ouvriers et des étudiants radicaux, sa critique du travail et de la consommation, et enfin son imaginaire d’un dépassement émancipateur du travail comme activité capitaliste.
Avec une présentation de sa critique des rôles capitalistes, aliénants, séparés de travailleur, d’étudiant, d’adolescent, de père et de consommateur, son anticolonialisme et son anti-patriarcalisme (limité), son appel à un refus subjectif des contraintes capitalistes et à une réinvention épanouissante du quotidien, sa conception d’une révolution comme transformation immédiate des rapports sociaux quotidiens et comme œuvre d’art collective, son dépassement de l’opposition du formalisme assembléiste et du spontanéisme informel, son étrangeté totale au « libéralisme-libertaire » (un concept erroné du sociologue stalinien Michel Clouscard) et sa critique des récupérations publicitaires des désirs révolutionnaires, sa volonté d’un détournement créatif (et non d’une réappropriation) des moyens de production capitaliste, sa critique des limites imposées à un épanouissement subjectif (un « vitalisme » non-normatif, pluriel, existentialiste), et son horizon d’une fédération post-capitaliste (sans Marché, sans État, sans travail-marchandise) des communes et des subjectivités radicales.
Livre de Raoul Vaneigem paru en 1967 et qui exerçât une grande influence parmi les franges les plus radicales du soulèvement de mai 68 en France et durant les années qui suivirent dans les mouvements révolutionnaires autonomes à travers le monde.
« Le Traité de savoir-vivre à l’usage des jeunes générations marque l’émergence, au sein d’un monde en déclin, d’une ère radicalement nouvelle.
Au cours accéléré qui emporte depuis peu les êtres et les choses, sa limpidité n’a pas laissé de s’accroître. Je tiens pour contraire à la volonté d’autonomie individuelle le sentiment, nécessairement désespéré, d’être en proie à une conjuration universelle de circonstances hostiles. Le négatif est l’alibi d’une résignation à n’être jamais soi, à ne saisir jamais sa propre richesse de vie.
J’ai préféré fonder sur les désirs une lucidité qui, éclairant à chaque instant le combat du vivant contre la mort, révoque le plus sûrement la logique de dépérissement de la marchandise. Le fléchissement d’un profit tiré de l’exploitation et de la destruction de la nature a déterminé, à la fin du XIXe siècle, le développement d’un néocapitalisme écologique et de nouveaux modes de production. La rentabilité du vivant ne mise plus sur son épuisement mais sur sa reconstruction. La conscience de la vie à créer progresse parce que le sens des choses y contribue. Jamais les désirs, rendus à leur enfance, n’ont disposé en chacun d’une telle puissance de briser ce qui les inverse, les nie, les réifie en objets marchands. Il arrive aujourd’hui ce qu’aucune imagination n’avait osé soutenir : le processus d’alchimie individuelle n’aboutit à rien de moins qu’à la transmutation de l’histoire inhumaine en réalisation de l’humain. »
Raoul Vaneigem
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Dans cette période de renouveau des luttes anti-patriarcales, une histoire des luttes des femmes des années 1968 – avec Christine Delphy, sociologue, co-fondatrice du Mouvement de Libération des Femmes, réalisée par Sortir du capitalisme.
Christine Delphy, sociologue, théoricienne critique de l’oppression et de l’exploitation des femmes, co-fondatrice du Mouvement de Libération des Femmes (MLF) et du Mouvement pour la Liberté de l’Avortement et de la Contraception (MLAC), nous raconte l’histoire du Mouvement de Libération des Femmes : l’histoire du groupe « Féminin, Masculin, Avenir » puis « Féminisme, Marxisme, Action », l’importance de la non-mixité féministe, la lutte interne avec Antoinette Fouque et les féministes différencialistes, la manifestation du 26 août 1970, ses slogans (« Un homme sur deux est une femme » et « Il y a plus inconnu que le soldat inconnu, sa femme ») et sa répression, les différentes tendances du MLF dont celle « lutte-de-classes » d’Eliane Viennot (LCR), l’essor du Mouvement pour la Liberté de l’Avortement (MLA) en 1971 et sa transformation en MLAC – véritable instigateur de la loi de 1974-75 légalisant l’avortement et la contraception –, le Manifeste des 343, les manifestations pour l’avortement libre, l’organisation de l’avortement illégal (qui auparavant faisait des dizaines de milliers de morts annuellement), et surtout l’incroyable transformation subjective de ces milliers de femmes ayant participé aux luttes des femmes des années 1968.