Jack London – Le Talon de Fer

Paru en 1908 aux USA, Le Talon de Fer (The Iron Heel en version originale) est un roman d’anticipation dystopique écrit par Jack London.

Le Talon de fer décrit une révolution socialiste qui serait arrivée entre 1914 et 1918, et analysée par un observateur du XXIVe siècle. L’auteur relate le développement de la classe ouvrière nord-américaine et ses combats contre l’oligarchie capitaliste, à travers le point de vue d’Avis Everhard, jeune fille de famille riche devenue amoureuse d’Ernest, un socialiste qui prend la tête des révoltés. Cette révolution est suivie d’une répression impitoyable, rationnelle et standardisée, permise par les moyens scientifiques avancés des États-Unis de l’époque, et par l’alliance prévisible entre capitalistes et aristocrates du syndicalisme. Il présente la révolution armée comme le remède à la misère sociale atroce provoquée par le capitalisme.

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« Les portes intérieures de ce cul-de-sac étaient fermées et verrouillées. Nous n’avions pas d’issue, car, à ce moment, la tête de colonne nous dépassait. Ce n’était pas une colonne mais une cohue, un torrent déchaîné qui emplissait la rue ; c’était le « peuple d’en bas » affolé par la boisson et la souffrance, rugissant et se ruant enfin pour boire le sang de ses maîtres. »

Christine Delphy – Le genre précède le sexe (vf / 39min / 2015)

Un entretien intéressant avec Christine Delphy sur son analyse matérialiste du genre et de son rapport avec la notion de « sexe ».

Pour beaucoup de féministes, le sexe, c’est « biologique », et le genre « social ». Cette distinction a d’immenses vertus. Elle permet de mettre l’accent sur les causes sociales de la situation subordonnée des femmes dans la société – situation produite, organisée et donc pas inéluctable. Un des apports majeurs de la théorie de Christine Delphy est de complexifier l’analyse : il y a aussi, dit-elle, du social dans le biologique dans le sens où la catégorisation d’« homme » ou de « femme » (dont on pourrait penser qu’elle est tout bonnement « naturelle ») est une construction sociale, qui accompagne et même fonde la hiérarchie.

Cet entretien est un bonus tiré du DVD « Je ne suis pas féministe mais… » de Sylvie Tissot et Florence Tissot.

François Hombourger – Makhno (L’Ukraine libertaire 1978-1921)

Une bande dessinée de fiction historique sur la révolution ukrainienne menée par l’armée révolutionnaire insurrectionnelle, plus communément dénommée Maknovtchina, entre 1918 et 1921.

Le parcours aventureux du jeune spartakiste allemand, Jürgen personnage imaginaire, nous conduit du Berlin insurgé à l’issue de la Première Guerre Mondiale, à la Russie révolutionnaire et l’immense espoir qu’elle soulève alors dans le monde.
Tout d’abord enrôlé dans l’Armée Rouge, il affronte la plus terrible des guerres civiles. Expédié en Ukraine par le pouvoir central de Moscou afin d’imposer le nouvel ordre bolchevick, il y constate le rejet et l’hostilité des populations. Croisant le destin exceptionnel de l’anarchiste Makhno, il rejoint finalement le peuple en armes et rencontre l’amour en la personne de l’énergique et séduisante Natalia.
Pour construire une société libertaire, démocratique et pluraliste, les paysans ukrainiens doivent lutter pendant 3 ans contre les allemands, les tsaristes, les nationalistes et les communistes qui veulent y instaurer leur dictature…
Dans cette fresque historique, des destins individuels écrivent l’épopée de cette révolution méconnue : l’Ukraine libertaire.

Cliquer sur les couvertures pour accéder aux fichiers pdf des bouquins :


Pour aller plus loin :
Nestor Makhno – La lutte contre l’État (et autres écrits)
Nestor Makhno – paysan d’Ukraine

Anarchistes et Communistes dans le mouvement des conseils à Turin – Premier après-guerre rouge (1919-1920)

Les éditions du Symbiote sont heureuses de vous faire part de la publication en ligne de la première brochure éditée dans la collection [Mnésis] consacrée à l’histoire des luttes révolutionnaires et d’émancipation.

Il s’agit de Anarchistes et Communistes dans le mouvement des conseils à Turin – Premier après-guerre rouge (1919-1920) de Pier Carlo Masini ainsi que de textes écrit notamment par Errico Malatesta et Luigi Fabbri sur la question.

Celle-ci est désormais disponible à la lecture et en téléchargement sur infokiosques.net.

Pour télécharger la matrice A4 (à convertir en brochure A5), cliquer sur la couverture :

« Les ouvriers pensèrent que c’était le moment de s’emparer définitivement des moyens de production. Ils s’armèrent pour la défense, transformant de nombreuses usines en véritables forteresses, et ils commencèrent à organiser la production pour eux-mêmes. Les patrons avaient été chassés ou déclarés en état d’arrestation.
… C’était le droit de propriété aboli en fait, la loi violée dans tout ce qu’elle a de défense de l’exploitation capitaliste. C’était un nouveau régime, une nouvelle forme de vie sociale qui étaient inaugurés. »

Errico MALATESTA

Sommaire :
I/ Le cerveau du prolétariat : Turin
II/ Période de révolution
III/ Les origines des Conseils d’usine
IV/ La théorie des Conseils
V/ Le mouvement des Conseils
VI/ La polémique sur les Conseils
VII/ La contribution des anarchistes
VIII/ L’action des Conseils
IX/ La tradition des Conseils
Annexes :
Pour le congrès des conseils d’usine aux ouvriers et paysans d’Italie
Rapport sur les conseils d’usine et d’entreprise
Aux ouvriers métallurgistes !
Sans répandre une seule goutte de sang
La propagande du camarade Errico Malatesta
Tout n’est pas fini !
La propagande de Errico Malatesta
Deux jugements historique sur les conseils en Italie

Jan Waclav Makhaïski – Le socialisme des intellectuels

Cette sélection de textes réalisée par Alexandre Skidra et publiée pour la première fois en français en 1978, est une contribution importante à la critique des théoriciens et des organisateurs du mouvement socialiste du XIXe siècle et du début du XXe. Toute ressemblance avec certains de nos contemporains n’est pas fortuite…

Penseur polonais écrivant en russe, Jan Waclav Makhaïski, fréquenta longuement, à la fin du XIXe siècle, les milieux révolutionnaires russes et internationaux, en particulier au cours de ses années d’exil en Sibérie. A la suite d’une réflexion approfondie sur les classiques du marxisme, il abouti à une conclusion extrême.

Pour lui l’idéologie socialiste dissimule, en fait, les intérêt d’une nouvelle classe ascendante : les travailleurs intellectuels. Ces « capitalistes du savoir » utilisent leurs compétences dans la direction et la gestion du système dominant pour séduire les prolétaires, afin d’évincer les anciens possédants, « capitalistes de l’avoir », non pour détruire le capitalisme, mais pour aménager au mieux leurs intérêts. Dans cette nouvelle perspective de la lutte des classes, le clivage historique et idéologique ne se situe plus entre bourgeoisie et prolétariat, mais entre dirigeants et exécutants. Une analyse partagée par plusieurs théoriciens contemporains de Makhaïski, ou qui lui succédèrent.

Ce livre-clé permet de mieux comprendre l’évolution des socialistes et des gauchistes soixante-huitards, hier détracteurs du capitalisme au nom du prolétariat et de l’avenir d’une société radieuse, aujourd’hui ses partenaires conciliants au nom du bien public, tout cela pour sauvegarder leur place-charnière dans le système.

L’expérience historique, avec l’échec du projet d’émancipation du mouvement ouvrier au XXe siècle, illustre de manière saisissante la thèse de Makhaïski. Celle-ci prend forme sous nos yeux à travers divers textes publiés de 1898 à 1918.

Cliquer sur la couverture pour télécharger le pdf du livre :Le livre est également édité par les éditions Spartacus.

« Il est vrai que les intellectuels, tout comme les manœuvres, doivent vendre «leur force de travail» pour vivre, se «louer» à un patron ou à toute la société, à l’État. Cependant l’ouvrier vend ses mains nues, sa force physique, dont la nature l’a doté ; tout comme n’importe quel animal, il vend sa sueur et son sang. L’intellectuel, lui, apporte sur le marché ses connaissances qu’il a acquises grâce au travail, des ouvriers, comme le capitaliste son usine ; car, pendant qu’il étudiait à l’université, qu’il voyageait pour la «pratique» à l’étranger, les ouvriers, eux, se démenaient à l’usine, produisant les moyens de son enseignement, de sa formation «en faveur de l’humanité» […] Il vend aux capitalistes son savoir-faire pour extraire le mieux possible la sueur et le sang des ouvriers. Il vend le diplôme qu’il a acquis de leur exploitation […]. »

« Ceux qui ne se révoltent, tels les socialistes, que parce que le régime séculaire de pillage s’est aggravé, ceux-là ne font qu’exiger sa rénovation, son développement, et ne font rien de décisif pour sa suppression. C’est pourquoi les socialistes qui avaient promis tout au long du XIXe siècle la chute du régime bourgeois, n’ont fait en réalité que hâter son évolution, l’obligeant à aller de l’avant et à se rénover.
Ceux donc qui ne se révoltent que contre les maîtres dégénérés et inactifs, incapables de diriger davantage, ne font qu’en exiger de nouveaux plus capables, que faciliter leur avènement et, par conséquent, n’affaiblissent pas mais renforcent la domination séculaire de l’homme sur l’homme.
Tout comme les capitalistes se sont réconciliés avec les aristocrates, l’intelligentsia, tout le monde cultivé, se réconcilierait rapidement avec les anciens maîtres, pour un ordre socialiste, et la servitude des ouvriers ne ferait que se renforcer. »