Jules Falquet – Pax neoliberalia (vf / 46m / 2017)

Présentation de Jules Falquet de son livre Pax neoliberalia, publié en 2016 aux Editions iXe, à la librairie Violette and Co.

Solidement ancré dans les recherches féministes sur la mondialisation et sur la dynamique des rapports sociaux de sexe, de race et de classe, ce livre est un essai sur l’emploi méthodique de la coercition au service de la mondialisation néolibérale.

L’instrumentalisation d’une violence en apparence « aveugle », mais en fait très contrôlée, dessine le fil rouge reliant entre eux les quatre textes qui le composent. Proximité troublante de la torture avec la violence domestique (au Salvador)… Création de la classe masculine des “frères d’armes” par le service militaire (en Turquie)… Diffusion des techniques de guerre de basse intensité (au Mexique)… Perpétuation (néo)-coloniale des violences contre les femmes indiennes (au Guatemala)…

Jules Falquet croise différents niveaux d’analyse pour rapprocher des perspectives généralement cantonnées à des sphères séparées. En révélant les continuités qui rattachent la violence misogyne aux méthodes coercitives militaro-policières, cette approche met à jour les logiques genrées de la « gouvernance » mondialisée, ici nommée, par antiphrase, Pax neoliberalia.

Charles Reeve – Le tigre de papier, sur le développement du capitalisme en Chine (1949-1971)

Livre paru en 1972 aux éditions Spartacus faisant la critique du régime chinois, alors même qu’en France et dans le monde les maoïstes entonnaient en cœur les louages du « petit livre rouge ». Un ouvrage important pour rappeler à leur actuels héritiers que la Chine n’a jamais été – pas plus que l’URSS – un pays communiste mais un simple capitalisme d’État.

Il n’était pas couramment admis, quand ce livre fut publié, que la République populaire de Chine était un pays capitaliste, ce qui est difficilement concevable aujourd’hui. Mais pour Charles Reeve, les changements de stratégie économique du gouvernement chinois, les luttes à son sommet, les luttes politiques massives que constituèrent les Cent fleurs, puis le Grand bond en avant et la Grande révolution culturelle prolétarienne ne pouvaient être compris sans être replacés dans les difficultés rencontrées par les dirigeants du Parti, et donc de l’État, dans le processus d’accumulation du capital.

Tout à tour, paysans et ouvriers sont confrontés à ces difficultés, entraînés dans les tentatives d’accélération du rythme de l’accumulation – et donc de l’exploitation – et soumis à la répression que leur résistance provoque.

Sans cette analyse d’un passé pas si ancien dont les Chinois d’aujourd’hui ne parlent pas, il est très difficile non seulement de déchiffrer la signification et les conséquences réelles des grandes initiatives maoïstes, mais aussi de comprendre l’évolution de l’économie et de la société chinoises au cours de ces quarante dernières années.

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« La critique révolutionnaire se doit de constater que, quelles que soient les variations idéologiques, et quelle que soit la forme — privée ou étatique — de propriété du Capital, le sala­riat et la production marchande — le Capitalisme, règnent sur TOUTE la planète.
En Chine, depuis que le P. « C. » s’est emparé de l’État, l’histoire de la société n’a jamais cessé d’être l’histoire du processus d’accumulation de la plus-value expropriée aux producteurs et de leur lutte contre ce processus. Les événements politiques: Grand Bond en Avant, rupture avec le Capitalisme d’État russe, Révolution Culturelle, ne peuvent être compris en dehors de la lutte de classes qui oppose le prolétariat, chinois et les gérants du Capitalisme d’État. »

Jack London – Le peuple de l’abîme

Un reportage réalisé par Jack London dans les quartiers pauvres de Londre, capitale de l’empire britannique d’alors, au tout début du XXe siècle. Un constat accablant que n’éclaire que la révolte de l’auteur.

Le Peuple de l’abîme (The People of the Abyss en version originale) est un livre de Jack London sur la vie dans l’East End de Londres de 1902. Il a écrit ce témoignage de première main après y avoir vécu (y compris le quartier de Whitechapel) pendant plusieurs mois, logeant parfois dans les hospices pour pauvres ou dormant dans la rue. Les conditions de vie qu’il a connues et décrites sont celles qui étaient endurées par les quelque 500 000 Londoniens pauvres de l’époque.

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« Dans une civilisation aussi matérialiste, fondée non pas sur l’individu, mais sur la propriété, il est inévitable que cette dernière soit mieux défendue que la personne humaine, et que les crimes contre la propriété soient stigmatisés de façon plus exemplaire que ceux commis contre l’homme. »

« Comme quelqu’un l’a dit un jour, ils font tout pour les pauvres, sauf les laisser tranquilles. Même l’argent qu’ils donnent pour les enfants des pauvres, ils l’ont arraché aux pauvres. Ils viennent de cette race de bipèdes sans problème et sans scrupules, qui prennent une part sur le salaire de l’ouvrier, et s’autorisent de conseiller les travailleurs sur la meilleure façon d’utiliser ce qui leur reste et qu’ils ne leur ont pas pris. »

La présente édition numérique est hélas dépourvue des photographies prises par London et qui accompagne le texte dans la version originale.


On pourra également lire Dans la dèche à Paris et à Londre que Georges Orwell  écrivit trente ans plus tard pour mesurer la persistance de la misère du prolétariat de l’époque.

George Orwell – Dans la dèche à Paris et à Londres

Dans la dèche à Paris et à Londres (titre original : Down and out in Paris and London) est un livre autobiographique de George Orwell paru en 1933. L’auteur, à travers sa vie de travailleur pauvre et de vagabond, y décrit la misère à Paris et à Londres à la fin des années 1920 et au début des années 1930. Un témoignage terrible sur la condition des prolétaires européens du début du XXe siècle.

A la fin des années 20, Orwell tombe brusquement dans la misère. À Paris puis à Londres, il découvre le quotidien des petits ouvriers et des laissés-pour-compte, tenaillés par la faim et rongés par l’alcool. Sans voyeurisme ni complaisance, il dresse un portrait vivant de ces habitués du mont-de-piété où l’espoir et l’infortune se livrent un duel épique.

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Si vous parlez à un riche n’ayant pas abdiqué toute probité intellectuelle de l’amélioration du sort de la classe ouvrière, vous obtiendrez le plus souvent une réponse du type suivant: « Nous savons bien qu’il n’est pas agréable d’être pauvre ; en fait, il s’agit d’un état si éloigné du nôtre qu’il nous arrive d’éprouver une sorte de délicieux pincement au cœur à l’idée de tout ce que la pauvreté peut avoir de pénible. Mais ne comptez pas sur nous pour faire quoi que ce soit à cet égard. Nous vous plaignons – vous, les classes inférieures – exactement comme nous plaignons un chat victime de la gale, mais nous lutterons de toutes nos forces contre toute amélioration de votre condition. Il nous paraît que vous êtes très bien où vous êtes. L’état des choses présent nous convient et nous n’avons nullement l’intention de vous accorder la liberté, cette liberté ne se traduirait-elle que par une heure de loisir de plus par jour. Ainsi donc, chers frères, puisqu’il faut que vous suiez pour payer nos voyages en Italie, suez bien et fichez nous la paix. »


On pourra également lire Le peuple de l’abîme que Jack London écrivit trente ans plus tôt pour mesurer la persistance de la misère du prolétariat de l’époque.

Plogoff, des pierres contre des fusils (vf / 92min / 1980)

Un documentaire réalisé pendant la lutte par Nicole Le Garrec.

Plogoff, février 1980. Toute une population refuse l’installation d’une centrale nucléaire à deux pas de la Pointe du Raz, en Bretagne. Six semaines de luttes quotidiennes menées par les femmes, les enfants, les pêcheurs, les paysans de cette terre finistérienne, désireux de conserver leur âme. Six semaines de drames et de joies, de violences et de tendresse: le témoignage d’une lutte devenue historique.

La bande annonce :

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