« Le sexe de la mondialisation » avec Jules Falquet

Une émission réalisée par Le complot des cagoles à partir d’une conférence de Jules Falquet sur les liens entre mondialisation capitaliste, mouvements migratoires et patriarcat.

Jules Falquet

Jules Falquet n’est pas qu’universitaire, elle est aussi une lesbienne qui voyage beaucoup pour écouter et épauler les femmes de plusieurs continents. C’est de là qu’elle parle quand elle raconte et analyse l’économie mondialisée, les migrations, les conflits armés, les mouvements révolutionnaires, l’ONU ou les groupes féministes autonomes et institutionnels.
Sa pensée décolonisante bouscule ; par exemple quand elle interroge la manière dont l’émancipation (partielle) des femmes du nord se fait grâce l’exploitation des services domestiques fournis par les femmes des pays du sud sans qu’on s’en rende compte – par exemple pour la fabrication de plats cuisinés surgelés ou de bébés prêts à l’emploi- au lieu de passer par un réel partage des tâches hommes/femmes. Ou encore comment la relation de l’occident à ses « orients » est liée à « l’altérisation » de leurs contrats de genre : les hommes de couleurs traitent nécessairement « mal » les femmes de couleur selon les hommes blancs.
Délaissant l’idée que les hommes appauvris se « défouleraient » sur leurs femmes, elle dit que plus le rôle économique et politique des femmes devient important, plus les médias dominants tendent à imposer une image extrêmement réductrice des femmes, les présentent comme des êtres purement frivoles et sexuels.
La recrudescence de la violence contre les femmes n’est pas un dommage collatéral de la mondialisation capitaliste mais un de ses piliers.
Dans cette discussion qui a eu lieu a Marseille, comme dans les ouvrages qu’elle construit seule ou en collectifs, les gros concepts d’anti-capitalisme et anti-patriarcat ont des visages, des mains, des voix et des histoires.

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Gord Hill – Résistance anti-capitaliste

Une histoire sous forme de Bd des mouvements anticapitalistes du début du XXIe siècle en Amérique du nord. Gord Hill est un militant anarchiste autochtone (de la nation Kwakwaka’wakw) du Canada.

Dans ce récit graphique saisissant et politiquement futé, Gord Hill documente des mouvements anti-capitalistes et anti-mondialisation, de la bataille de Seattle contre l’Organisation Mondiale du Commerce en 1999 au mouvement Occupy en 2011. Il retrace les origines mondiales des grands mouvements contre le pouvoir et offrent une version des évènements basés sur des témoignages de gens qui les ont vécus. Cette bande-dessinée présente un portrait vif, historiquement précis, des activistes qui révèlent au grand jour les crimes des gouvernements et des multinationales.

Cliquer sur la couverture pour accéder au pdf du livre :

Une version en très haute résolution (1,1Go!) est disponible ici.

Lances en l’air contre les mines (vostfr / 40min / 2018)

Documentaire tourné en 2018 à la frontière entre le Pérou et l’Équateur sur les luttes autochtones contre les mines dans la chaîne Condor menées par les populations Shuar et Awajun. 

A travers des entretiens avec les participant·es de ces luttes et des vidéos d’archives, ce documentaire donne à voir une révolte radicale contre l’extractivisme capitaliste dont les États sont les garants.

Qu’est-ce que la race ? (vostfr / 6min / 2018)

Une courte vidéo didactique réalisée par les camarades canadiens de SubMedia.

Un regard sur le développement historique de la race, à la fois comme un système durable de relations de pouvoir codifiées et un pilier central pour la création et le maintien du pouvoir de l’État.

Jules Falquet – Pax neoliberalia (vf / 46m / 2017)

Présentation de Jules Falquet de son livre Pax neoliberalia, publié en 2016 aux Editions iXe, à la librairie Violette and Co.

Solidement ancré dans les recherches féministes sur la mondialisation et sur la dynamique des rapports sociaux de sexe, de race et de classe, ce livre est un essai sur l’emploi méthodique de la coercition au service de la mondialisation néolibérale.

L’instrumentalisation d’une violence en apparence « aveugle », mais en fait très contrôlée, dessine le fil rouge reliant entre eux les quatre textes qui le composent. Proximité troublante de la torture avec la violence domestique (au Salvador)… Création de la classe masculine des “frères d’armes” par le service militaire (en Turquie)… Diffusion des techniques de guerre de basse intensité (au Mexique)… Perpétuation (néo)-coloniale des violences contre les femmes indiennes (au Guatemala)…

Jules Falquet croise différents niveaux d’analyse pour rapprocher des perspectives généralement cantonnées à des sphères séparées. En révélant les continuités qui rattachent la violence misogyne aux méthodes coercitives militaro-policières, cette approche met à jour les logiques genrées de la « gouvernance » mondialisée, ici nommée, par antiphrase, Pax neoliberalia.