Élisée Reclus – L’évolution, la révolution et l’idéal anarchique

Principal texte théorique du géographe et anarchiste Élisée Reclus publié en 1902 dans lequel il développe ses conceptions révolutionnaires en lien avec ses connaissances scientifiques.

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« C’est la seule œuvre pleinement développée de Reclus dont l’objet est strictement politique; elle contient quelques-unes de ses discussions les plus soutenues au sujet du développement historique, de la nature de l’anarchisme et de la domination. Une large partie du travail de Reclus est consacrée à la critique des diverses formes de domination : les dangers d’un pouvoir d’État centralisé, les méfaits de la bureaucratie étatique, les périls du nationalisme, la manière dont l’autoritarisme, le centralisme et la représentation minent les mouvements révolutionnaires et détruisent les révolutions. L’amour intense de l’humanité qu’éprouve Reclus a pour corrélat une foi profonde dans “un autre monde”, pas seulement “éventuel”, mais qui doit avec évidence être créé aussi rapidement que possible. »

John Clark

Sommaire :
Chapitre I – Évolution de l’Univers et révolutions partielles
Chapitre II – Révolutions progressives et révolutions régressives
Chapitre III – Révolutions instinctives
Chapitre IV – Constatation précise de l’état social contemporain
Chapitre V – L’idéal évolutionniste, le but révolutionnaire
Chapitre VI – Les espoirs illogiques
Chapitre VII – Les forces en lutte
Chapitre VIII – Puissance de la fascination religieuse
Chapitre IX – Situation présente et prochain avenir
Chapitre X – Dernières luttes

Colette Guillaumin – L’idéologie raciste

Un livre majeur paru en 1972 de Colette Guillaumin, sociologue et militante féministe et antiraciste. Indispensable pour comprendre la genèse de cette idéologie et les conditions matérielles d’apparition du racisme contemporain.

Ce livre décortique méthodiquement le racisme systémique de nos sociétés. Cette étude sera la base d’une œuvre qui se doublera d’une l’analyse matérialiste du sexisme dans de nombreux articles et essais parus dans diverses revues et qui seront regroupés et publiés dans le recueil « Sexe, Race et Pratique du pouvoir » en 1992.

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Il n’est point ici question d’une condamnation morale convenue, mais d’une œuvre de sociologie. L’essentiel, en effet, n’est pas l’objet de la croyance raciste – l’inégalité des êtres ou les particularités génétiques et morales -, mais la croyance elle-même, la volonté de distinguer son identité propre de celle d’autres groupes en fonction de signes distinctifs, individuels et collectifs. Le grand basculement s’opère au XVIIIe siècle : à une Nature ordonnée par Dieu selon une hiérarchie où chacun, depuis Aristote, trouve sa place dans une grande harmonie sociale, voire une division du travail, succède un univers désenchanté, mécaniste, où les principes de la biologie régissent désormais les êtres, donc leurs capacités supposées, leur subordination et leur exclusion possible. Dès lors, la race n’apparaît pas comme un signe de nature biologique repérable dans les faits, mais plutôt comme une forme biologique d’exclusion sociale, utilisée comme signe, à seule fin de distinguer, discriminer, mettre à part.
Les travaux des biologistes et généticiens sont salutaires, qui disent l’impossibilité de travailler avec une notion aussi indéfinissable que celle de race ; il n’empêche. La race, dans le langage ordinaire, est une modalité de distinction. Peu importe qu’elle ne corresponde à aucun outil classificatoire réel ; l’essentiel est que le terme permette l’acte : rejeter.
Une étude pionnière, qui a inspiré depuis toutes les grandes recherches sur le sujet.

Une présentation en vidéo du bouquin :


A lire également de Colette Guillaumin :
« Je sais bien mais quand même » ou les avatars de la notion « race »
Sexe, Race et Pratique du pouvoir – L’idée de Nature

Le dossier Plogoff (vf / 50min / 1980)

Un documentaire pour se souvenir que l’implantation du nucléaire en France se fit à coup de flics et de militaires contre la population comme aujourd’hui le sont les « grand projets » industriels qu’il s’agisse de barrages, d’aéroports, d’héoliennes et autres infrastructures au service du dévellopement capitaliste.

Fin des années 1970 après Jésus-Christ. Toute la Gaule est mise au pas de la suprématie de l’énergie nucléaire et de son monde. Toute ? Non ! Car un village peuplé d’irréductibles bretons.nes résiste encore et toujours à l’envahisseur. Et la vie n’est pas facile pour les garnisons de gardes mobiles des camps retranchés alentour. Ainsi, sans potion magique mais avec pierres, cris et recours administratifs, les habitants de Plogoff défient consciencieusement l’État Français. Dans Le dossier Plogoff, réalisé par François Jacquemain en 1980 et dépoussiéré par Synaps Collectif Audiovisuel en 2017, leurs gestes et leurs mots enjambent quelques décennies pour venir nous offrir une indispensable caisse de résonance aux luttes actuelles contre tous les saccages environnementaux. Ceux-là même qui, à Plogoff hier et ailleurs aujourd’hui, sont servis sur leur lit d’exactions diverses et perpétrés avec ferveur par les États et leurs fidèles nervis, comme autant d’offrandes au Dieu croissance.

Regarder le film en ligne :

Ou le télécharger ici.

En 1974, l’État français décide d’implanter une centrale nucléaire de 5 200 mégawatts, en Bretagne, sur les communes de Plogoff, Primelin, Goulien et Cleden, à la Pointe du Raz. Les habitants s’y opposent et créent le premier comité régional d’information sur le nucléaire. Juin 1976, Ils se mobilisent et construisent des barrages pour empêcher les techniciens de l’EDF de faire des sondages géologiques. Fin 1978, les élus du Conseil régional et du Conseil général du Finistère optent pour le site de Plogoff. Août 1979 , les habitants de Plogoff construisent une bergerie sur les terres convoitées. Février 1980, c’est le début d’une enquête d’utilité publique. Des mairies annexes sont installées dans les quatre communes. Les dossiers pour l’enquête sont brûlés devant la mairie de Plogoff. Dans la nuit du 30 au 31 janvier 1980, gardes mobiles et engins blindés investissent le village. Pendant quarante-cinq jours, la population continue à manifester, sous des formes multiples, son opposition à cette occupation policière et à l’implantation de la centrale. Ce reportage au cœur des évènements, étayé d’interviews, montre la détermination et la colère de toute une communauté et notamment des femmes.

Le site dédié au film


A voir également sur le site :
Plogoff, des pierres contre des fusils

La Révolution s’arrêta en Mai (vostfr / 80min / 2015)

Un documentaire intéressant sur le processus contre-révolutionnaire qui tuera la révolution espagnole.

Printemps 1937, la guerre civile espagnole est à son apogée. L’armée républicaine et les milices des partis et des syndicats, luttent contre les troupes franquistes. À des centaines de kilomètres à l’arrière du front, le gouvernement ordonne l’assaut du Central téléphonique de Barcelone qui est géré par la CNT. Les anarchistes résistent et une grève générale éclate. C’est le début d’une guerre civile au sein de la Guerre civile. Cinq jours qui scellent l’épitaphe de la révolution.

Hans Magnus Enzensberger – Le Bref Été de l’anarchie : La vie et la mort de Buenaventura Durruti

Livre publié pour la première fois en 1975 en français retraçant la vie de Buenaventura Durruti, figure importante de l’anarchisme révolutionnaire espagnol.

Si Hans Magnus Enzensberger a choisi de nommer « roman » cette vie de Durruti, ce n’est pas par excès de modestie, et encore moins par ironie. Un souci de rigueur l’y conduit, rigueur ni plus ni moins paradoxale que l’entreprise du livre même. S’en expliquant, l’auteur justifie du même coup le parti qu’il a pris de « raconter » cette vie par le seul moyen d’un assemblage de documents : extraits de reportages, discours, tracts, brochures, Mémoires, interviews de témoins survivants, sans jamais intervenir directement dans le récit. Roman de collage donc, reconstitution toujours fragmentaire, à la fois lacunaire et trop riche, « contradictoire », toujours ramenée aux incertitudes scintillantes de la tradition orale : roman de Durruti, où l’Histoire apparaît comme « fiction collective ».

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Il ne fallut pas longtemps à Durruti pour se rendre compte que le Comité central n’était qu’un organe de gestion. On discutait, négociait, votait, il y avait des dossiers, on y accomplissait un travail de bureaucratie. Mais Durruti n’était pas un rond-de-cuir. Dehors, on tirait. Il ne supporta plus cet état de choses. Il mit sur pied sa propre division, la colonne Durruti et, à sa tête, prit la route du front d’Aragon.