Nous souhaitons mettre à disposition du plus grand nombre divers outils qui permettent de penser le monde et nos luttes hors des prismes habituels du Spectacle. Vous trouverez ici des bouquins et des brochures, des documentaires et des films, ainsi que de la musique, destinés à servir de supports à nos réflexions individuelles et collectives. Si un media venait à ne plus être disponible, contactez nous pour que nous le remettions en ligne
Vidéo critique réalisée par Guillaume Deloison sur le patriarcat et le genre et leur nécessaire abolition en vue d’une société émancipée.
« Malgré qu’on ai fait de moi un homme, qu’on m’est appris à m’affirmer, à couper la parole, qu’on m’emploie plus volontiers, que je peux me déplacer dans la rue sans avoir peur et bien d’autres choses encore, malgré que je profite de ce statut, j’en veux la fin, je veux que cela cesse. Ce statut n’est que le reflet d’une hiérarchie sociale effroyable. Dans cette société, chaque plaisir a le goût du sang et l’amertume de la douleur. Je veux la fin de toute hiérarchie car toute cette souffrance est insoutenable, injuste et cruelle, je pleure de voir mes amies, ceux que j’aime, ou simplement des innocentes souffrir de cette hiérarchie sociale mutilante et meurtrière. Je suis anarchiste et je ne serais libre que lorsque toutes et tous nous le serons. »
Une émission de théorisation matérialiste du racisme réalisée par Sortir du capitalisme, au-delà de l’antiracisme essentialiste, antisémite et social-démocrate du PIR et de l’antiracisme idéaliste, moral et parfois anti-musulmans des anti-racialisateurs, des républicains de gauche et des libéraux – avec Zaschia, auteur de plusieurs articles à ce sujet.
Avec une définition du racisme comme division inégalitaire, matérielle (division du travail capitaliste, statut légal, rapports de force géopolitiques, discriminations, violences policières) et idéologique (relativement autonome des rapports de domination racistes), de l’humanité en des « races » comme construction sociales réellement agissantes ; avec une explication matérialiste de l’origine des « races » non comme réalités biologiques mais comme aboutissement de processus situés de « racisation » politiques, économiques et idéologiques ; avec une comparaison des rapports de classe avec ceux de « race » (contestés dans leur réalité du fait d’un anti-racisme idéaliste, plus complexes du fait d’une multitude de racismes et de processus de racisation), ces derniers étant davantage essentialisants (et excluants, notamment en temps de crise), producteurs de discriminations spécifiques, et pouvant surclasser des hiérarchies de classe (un prolétaire non-racisé étant supérieur dans un contexte colonial à un bourgeois racisé) ; avec une histoire de « la race » comme catégorie émergente à partir du 15ème siècle dans un contexte de conquête catholique de l’Espagne, d’émergence de relations géopolitiques inégales et de colonisation occidentale du monde ; avec une critique des théories du racisme comme hostilité entre des groupes ethniques hétérogènes mis dans un même espace ; avec une présentation des catégories raciales comme mise en ordre inégalitaire (et excluante) des sociétés ; avec un rappel de l’articulation et de l’interpénétration dynamique (avec la frange surexploitée et/ou exclue du prolétariat très souvent racisée) des rapports de domination de race, de classe et de genre (plus ou moins déterminants en fonction des contextes), et du caractère historiquement changeant du racisme ; avec une mise en exergue des similitudes du discours du PIR et de l’anti-racisme républicain d’une part (focalisation sur un niveau politico-juridique comme responsable du racisme, compris comme ensemble de « politiques », et donc comme moyen de mettre fin au racisme, comme soi-disant au sujet de l’antisémitisme à partir de 1945) et des anti-racialisateurs et de l’anti-racisme républicain d’autre part (même discours avec deux concepts « universalistes » interchangeables, celui de prolétariat et celui d’humanité), et même des trois (vision du racisme comme produit d’un petit groupe de gens, qu’il s’agisse du patronat, de l’État colonial blanc et/ou de l’extrême-droite).
Après des extraits sonores de Colette Guillaumin, une présentation des écueils potentiels d’une théorie matérialiste du racisme : le réductionnisme idéaliste (ou sémiologique), qui absolutise « la race » comme un champ séparé du réel et comme principalement un fait de discours ; le réductionnisme économique, qui au contraire déduit « les races » des catégories du capital (« population surnuméraire » ou encore « classe surexploitée ») ; le fonctionnalisme, qui déduit les processus de racialisation par leur fonction/intérêt du point de vue du capital (surexploitation, division des ouvriers), oubliant complètement l’autonomie relative du racisme comme idéologie (partiellement) irrationnelle ; et enfin l’objectivismeintégral, faisant des groupes racisés des objets passifs du racisme, alors qu’il s’agit plutôt d’acteurs d’un rapport de pouvoir antagonique, éventuellement susceptibles de s’abolir en tant que « race » en abolissant le système raciste lui-même.
Un livre majeur paru en 1972 de Colette Guillaumin, sociologue et militante féministe et antiraciste. Indispensable pour comprendre la genèse de cette idéologie et les conditions matérielles d’apparition du racisme contemporain.
Ce livre décortique méthodiquement le racisme systémique de nos sociétés. Cette étude sera la base d’une œuvre qui se doublera d’une l’analyse matérialiste du sexisme dans de nombreux articles et essais parus dans diverses revues et qui seront regroupés et publiés dans le recueil « Sexe, Race et Pratique du pouvoir » en 1992.
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Il n’est point ici question d’une condamnation morale convenue, mais d’une œuvre de sociologie. L’essentiel, en effet, n’est pas l’objet de la croyance raciste – l’inégalité des êtres ou les particularités génétiques et morales -, mais la croyance elle-même, la volonté de distinguer son identité propre de celle d’autres groupes en fonction de signes distinctifs, individuels et collectifs. Le grand basculement s’opère au XVIIIe siècle : à une Nature ordonnée par Dieu selon une hiérarchie où chacun, depuis Aristote, trouve sa place dans une grande harmonie sociale, voire une division du travail, succède un univers désenchanté, mécaniste, où les principes de la biologie régissent désormais les êtres, donc leurs capacités supposées, leur subordination et leur exclusion possible. Dès lors, la race n’apparaît pas comme un signe de nature biologique repérable dans les faits, mais plutôt comme une forme biologique d’exclusion sociale, utilisée comme signe, à seule fin de distinguer, discriminer, mettre à part.
Les travaux des biologistes et généticiens sont salutaires, qui disent l’impossibilité de travailler avec une notion aussi indéfinissable que celle de race ; il n’empêche. La race, dans le langage ordinaire, est une modalité de distinction. Peu importe qu’elle ne corresponde à aucun outil classificatoire réel ; l’essentiel est que le terme permette l’acte : rejeter.
Une étude pionnière, qui a inspiré depuis toutes les grandes recherches sur le sujet.
Un documentaire pour se souvenir que l’implantation du nucléaire en France se fit à coup de flics et de militaires contre la population comme aujourd’hui le sont les « grand projets » industriels qu’il s’agisse de barrages, d’aéroports, d’héoliennes et autres infrastructures au service du dévellopement capitaliste.
Fin des années 1970 après Jésus-Christ. Toute la Gaule est mise au pas de la suprématie de l’énergie nucléaire et de son monde. Toute ? Non ! Car un village peuplé d’irréductibles bretons.nes résiste encore et toujours à l’envahisseur. Et la vie n’est pas facile pour les garnisons de gardes mobiles des camps retranchés alentour. Ainsi, sans potion magique mais avec pierres, cris et recours administratifs, les habitants de Plogoff défient consciencieusement l’État Français. Dans Le dossier Plogoff, réalisé par François Jacquemain en 1980 et dépoussiéré par Synaps Collectif Audiovisuel en 2017, leurs gestes et leurs mots enjambent quelques décennies pour venir nous offrir une indispensable caisse de résonance aux luttes actuelles contre tous les saccages environnementaux. Ceux-là même qui, à Plogoff hier et ailleurs aujourd’hui, sont servis sur leur lit d’exactions diverses et perpétrés avec ferveur par les États et leurs fidèles nervis, comme autant d’offrandes au Dieu croissance.
En 1974, l’État français décide d’implanter une centrale nucléaire de 5 200 mégawatts, en Bretagne, sur les communes de Plogoff, Primelin, Goulien et Cleden, à la Pointe du Raz. Les habitants s’y opposent et créent le premier comité régional d’information sur le nucléaire. Juin 1976, Ils se mobilisent et construisent des barrages pour empêcher les techniciens de l’EDF de faire des sondages géologiques. Fin 1978, les élus du Conseil régional et du Conseil général du Finistère optent pour le site de Plogoff. Août 1979 , les habitants de Plogoff construisent une bergerie sur les terres convoitées. Février 1980, c’est le début d’une enquête d’utilité publique. Des mairies annexes sont installées dans les quatre communes. Les dossiers pour l’enquête sont brûlés devant la mairie de Plogoff. Dans la nuit du 30 au 31 janvier 1980, gardes mobiles et engins blindés investissent le village. Pendant quarante-cinq jours, la population continue à manifester, sous des formes multiples, son opposition à cette occupation policière et à l’implantation de la centrale. Ce reportage au cœur des évènements, étayé d’interviews, montre la détermination et la colère de toute une communauté et notamment des femmes.
Documentaire sur les mobilisations sociales qui ont secoué le Brésil depuis les manifestations de juin 2013, réalisé par le CIS-Berlin.
Comme souvent, il a suffi d’une étincelle – l’augmentation des transports – pour attiser la rage sociale et répandre le feu de la révolte jusqu’aux confins du pays. Les Brésiliens, écrasés par des salaires misérables, la précarité, des crédits pour une consommation toujours plus hors d’atteinte et, dans les favelas, par une répression policière militarisée, ont préparé la Coupe du monde à leur manière : résistances aux projets d’urbanisation, manifs massives et d’une radicalité explosive, grèves sauvages… Le pays n’avait pas vécu une telle irruption de frustration et de colère depuis la fin de la dictature militaire. Foulant aux pieds la trilogie foot-samba-carnaval, les éboueurs en grève, « les Garis » comme on les appelle, proclament : « On n’en a rien à foutre de la samba ! Nous sommes des rebelles ». C’est l’histoire de tous ces rebelles que raconte « We Don’t Like Samba ».