Détruire la domination : Le féminisme révolutionnaire à l’ère des réactions misogynes​ (vostfr / 32min / 2018)

Un documentaire réalisé par les camarades canadiens de SubMedia. Il s’agit du onzième numéro de leur série thématique Trouble.

De nos jours, une nouvelle vague misogyne met en péril des décennies de luttes pour l’émancipation des femmes. Des attaques contre les droits à l’avortement au renouveau des fondamentalismes religieux et des nationalismes autoritaires, le patriarcat est à nouveau en marche. Tandis que les médias de masse se pâment devant le mouvement #TimesUp, propulsé par des femmes riches du milieu hollywoodien, les féminicides, l’exploitation sexuelle et le viol continuent à déchirer des communautés déjà marginalisées.

Les systèmes de domination masculine sont des piliers du capitalisme et du pouvoir d’État. Dans les périodes de crise politique contre-révolutionnaire, les femmes, ainsi que toutEs ceuxes qui ne reconnaissent pas le genre qui leur a été assigné à la naissance, sont souvent les premierEs cibléEs par la répression et la violence. C’est en partie en raison de la place centrale que les femmes ont toujours occupée au cœur des communautés en résistance. Mais cette répression est aussi un geste symbolique envers les hommes de la classe moyenne frustrés par le déclin de leur statut socio-économique qui, au lieu de diriger leur rage contre leur véritable ennemi — les riches et les puissants — ont historiquement et de manière consistante choisi de s’accrocher à leur pouvoir relatif et à leur position dominante à l’égard de leurs camarades féminines.

Dans cet 11ème épisodes de Trouble, SubMedia jette un regard sur le patriarcat en tant que système de contrôle social, politique et économique, en partageant des récits des luttes de première ligne menées par des femmes partout sur la planète. Des communautés autochtones en lutte contre la colonisation de leurs territoires, aux migrantes qui se voient forcées de quitter leur foyer en raison des inégalités économiques, des changements climatiques et de la guerre.

Plogoff, des pierres contre des fusils (vf / 92min / 1980)

Un documentaire réalisé pendant la lutte par Nicole Le Garrec.

Plogoff, février 1980. Toute une population refuse l’installation d’une centrale nucléaire à deux pas de la Pointe du Raz, en Bretagne. Six semaines de luttes quotidiennes menées par les femmes, les enfants, les pêcheurs, les paysans de cette terre finistérienne, désireux de conserver leur âme. Six semaines de drames et de joies, de violences et de tendresse: le témoignage d’une lutte devenue historique.

La bande annonce :

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Classe – Genre : Plus qu’une intersection (vf / 28min / 2019)

Vidéo critique réalisée par Guillaume Deloison sur le patriarcat et le genre et leur nécessaire abolition en vue d’une société émancipée.

« Malgré qu’on ai fait de moi un homme, qu’on m’est appris à m’affirmer, à couper la parole, qu’on m’emploie plus volontiers, que je peux me déplacer dans la rue sans avoir peur et bien d’autres choses encore, malgré que je profite de ce statut, j’en veux la fin, je veux que cela cesse. Ce statut n’est que le reflet d’une hiérarchie sociale effroyable. Dans cette société, chaque plaisir a le goût du sang et l’amertume de la douleur. Je veux la fin de toute hiérarchie car toute cette souffrance est insoutenable, injuste et cruelle, je pleure de voir mes amies, ceux que j’aime, ou simplement des innocentes souffrir de cette hiérarchie sociale mutilante et meurtrière. Je suis anarchiste et je ne serais libre que lorsque toutes et tous nous le serons. »

Colette Guillaumin – L’idéologie raciste

Un livre majeur paru en 1972 de Colette Guillaumin, sociologue et militante féministe et antiraciste. Indispensable pour comprendre la genèse de cette idéologie et les conditions matérielles d’apparition du racisme contemporain.

Ce livre décortique méthodiquement le racisme systémique de nos sociétés. Cette étude sera la base d’une œuvre qui se doublera d’une l’analyse matérialiste du sexisme dans de nombreux articles et essais parus dans diverses revues et qui seront regroupés et publiés dans le recueil « Sexe, Race et Pratique du pouvoir » en 1992.

Cliquer sur la couverture pour accéder au fichier pdf du livre :

Il n’est point ici question d’une condamnation morale convenue, mais d’une œuvre de sociologie. L’essentiel, en effet, n’est pas l’objet de la croyance raciste – l’inégalité des êtres ou les particularités génétiques et morales -, mais la croyance elle-même, la volonté de distinguer son identité propre de celle d’autres groupes en fonction de signes distinctifs, individuels et collectifs. Le grand basculement s’opère au XVIIIe siècle : à une Nature ordonnée par Dieu selon une hiérarchie où chacun, depuis Aristote, trouve sa place dans une grande harmonie sociale, voire une division du travail, succède un univers désenchanté, mécaniste, où les principes de la biologie régissent désormais les êtres, donc leurs capacités supposées, leur subordination et leur exclusion possible. Dès lors, la race n’apparaît pas comme un signe de nature biologique repérable dans les faits, mais plutôt comme une forme biologique d’exclusion sociale, utilisée comme signe, à seule fin de distinguer, discriminer, mettre à part.
Les travaux des biologistes et généticiens sont salutaires, qui disent l’impossibilité de travailler avec une notion aussi indéfinissable que celle de race ; il n’empêche. La race, dans le langage ordinaire, est une modalité de distinction. Peu importe qu’elle ne corresponde à aucun outil classificatoire réel ; l’essentiel est que le terme permette l’acte : rejeter.
Une étude pionnière, qui a inspiré depuis toutes les grandes recherches sur le sujet.

Une présentation en vidéo du bouquin :


A lire également de Colette Guillaumin :
« Je sais bien mais quand même » ou les avatars de la notion « race »
Sexe, Race et Pratique du pouvoir – L’idée de Nature

Le dossier Plogoff (vf / 50min / 1980)

Un documentaire pour se souvenir que l’implantation du nucléaire en France se fit à coup de flics et de militaires contre la population comme aujourd’hui le sont les « grand projets » industriels qu’il s’agisse de barrages, d’aéroports, d’héoliennes et autres infrastructures au service du dévellopement capitaliste.

Fin des années 1970 après Jésus-Christ. Toute la Gaule est mise au pas de la suprématie de l’énergie nucléaire et de son monde. Toute ? Non ! Car un village peuplé d’irréductibles bretons.nes résiste encore et toujours à l’envahisseur. Et la vie n’est pas facile pour les garnisons de gardes mobiles des camps retranchés alentour. Ainsi, sans potion magique mais avec pierres, cris et recours administratifs, les habitants de Plogoff défient consciencieusement l’État Français. Dans Le dossier Plogoff, réalisé par François Jacquemain en 1980 et dépoussiéré par Synaps Collectif Audiovisuel en 2017, leurs gestes et leurs mots enjambent quelques décennies pour venir nous offrir une indispensable caisse de résonance aux luttes actuelles contre tous les saccages environnementaux. Ceux-là même qui, à Plogoff hier et ailleurs aujourd’hui, sont servis sur leur lit d’exactions diverses et perpétrés avec ferveur par les États et leurs fidèles nervis, comme autant d’offrandes au Dieu croissance.

Regarder le film en ligne :

Ou le télécharger ici.

En 1974, l’État français décide d’implanter une centrale nucléaire de 5 200 mégawatts, en Bretagne, sur les communes de Plogoff, Primelin, Goulien et Cleden, à la Pointe du Raz. Les habitants s’y opposent et créent le premier comité régional d’information sur le nucléaire. Juin 1976, Ils se mobilisent et construisent des barrages pour empêcher les techniciens de l’EDF de faire des sondages géologiques. Fin 1978, les élus du Conseil régional et du Conseil général du Finistère optent pour le site de Plogoff. Août 1979 , les habitants de Plogoff construisent une bergerie sur les terres convoitées. Février 1980, c’est le début d’une enquête d’utilité publique. Des mairies annexes sont installées dans les quatre communes. Les dossiers pour l’enquête sont brûlés devant la mairie de Plogoff. Dans la nuit du 30 au 31 janvier 1980, gardes mobiles et engins blindés investissent le village. Pendant quarante-cinq jours, la population continue à manifester, sous des formes multiples, son opposition à cette occupation policière et à l’implantation de la centrale. Ce reportage au cœur des évènements, étayé d’interviews, montre la détermination et la colère de toute une communauté et notamment des femmes.

Le site dédié au film


A voir également sur le site :
Plogoff, des pierres contre des fusils