Les Diggers de San Francisco (vostfr / 84min / 1998)

Le film documentaire, Les Diggers de San Francisco, de Céline Deransart et Alice Gaillard, tourné au cours des années 1990 et diffusé en 1998, est une évocation d’un collectif artistique militant et anarchiste qui choisit son nom en référence aux « Diggers » anglais, ces paysans du XVIIe siècle, menés par Gerrard Winstanley qui avaient repris les terres seigneuriales pour les cultiver en commun. Les Diggers de San Franciso, issus de la San Francisco Mime Troup qui, dans son théâtre de rue subversif, mettait en scène son arrestation par la police, sont actifs entre 1966 et la fin des années 60 dans le quartier Haight Ashbury en pleine vague « flower power » et « peace and love » à l’époque où enfle la contestation contre la guerre du Vietnam et la révolte noire des « blacks panthers ».
S’ils partagent avec les hippies le goût des expérimentations psychédéliques, les diggers déplorent leur manque de conscience politique et sociale. Pour y remédier, les diggers veulent – selon leurs termes – créer un théâtre qui décrirait une société libre et gratuite en espérant ainsi éveiller les consciences et provoquer le mouvement social qui transformera cette fiction en réalité. « C’est gratuit parce que c’est à vous. » Leur théâtre libre qui met en scène dans la rue « l’enterrement de l’argent » est complété par des brochures de propagandes poétiques et par des distributions de repas gratuits, selon des modes d’action qui inspireront le mouvement « Food not Bombs ». Puis viennent les magasins gratuits qui complètent la réalisation d’une « philosophie du free », dont l’objectif avoué est de briser les chaînes de la nécessité capitaliste.

Notre humanité est une dignité à conquérir. C’est l’affaire de tous, et tous, c’est chacun. Nous ne voulons plus d’une société basée sur le travail et la production. Nous ne voulons pas non plus d’une société d’assistance. Nous voulons une société fondée sur l’entraide et l’autogestion. A nous de reprendre en main notre vie individuelle et collective. A nous de nous réapproprier les moyens matériels que les possesseurs des pouvoirs politiques, financiers et médiatiques nous ont volés : reprenons tout ! Notre désir est libre, la vie est gratuite, vivons nos rêves, soyons ce que nous sommes. Nous sommes vivants !

Tract des Diggers

Christiane Rochefort – Les enfants d’abord

Un texte brillant de Christiane Rochefort, écrivaine et militante féministe, qui livre dans ce pamphlet de 1976 une charge critique sans précédent contre la domination des adultes sur les mineurs. Un texte classique à lire absolument.

quatrième de couverture :

Il paraît naturel de leur interdire toute vie privée et de leur imposer une façon de sentir.
De décider qui ils doivent aimer et qui il ne faut pas voir. De circonscrire leurs déplacements et de pénaliser leurs déviances. De déterminer le moment où ils ont un sexe, et ce qu’ils doivent en faire. Est-ce aussi naturel qu’on dit, ou est-ce l’effet d’un rapport social imposé par l’adulte parce qu’il a la force et le pouvoir?
S’il en est ainsi, pourquoi et à quelles fins? Que fait-on aujourd’hui des enfants et à quoi les prépare-t-on ? Qu’est-ce au juste qu’un enfant dans nos sociétés dites libérales? C’est à ces questions que répond Christiane Rochefort, dans cet essai fiévreux, passionné, aux frontières de l’analyse et du pamphlet, qui se lira comme le prolongement d’Encore heureux qu’on va vers l’été
Après le roman, l’analyse: les enfants d’abord parce que c’est eux les premières victimes de l’ordre capitaliste; parce qu’il faut des adultes dociles et qu’il faut les former au plus tôt; parce qu’il faut au Pouvoir un relais, qu’il trouve très naturellement dans la famille.

Cliquer sur la couverture pour accéder au pdf du livre :
Une présentation du livre par Christianne Rochefort :

Autonomie ouvrière (vostfr / 74min / 2008)

1975 / 1982 Territoire espagnol. Après 40 ans de dictature, voici le temps de la transition démocratique plus connue comme « transaction démocratique ».

Ils étaient ouvriers, dockers, dynamiteurs à Barcelone, Vitoria, Bilbao. Tous faisaient partie de ce mouvement diffus, sans porte-parole ni dirigeants autre que les assemblées d’usine ou de quartier. Tous rejetaient le patronat, les syndicats, le capitalisme. Certains étaient armés, d’autres pas mais tous défendaient l’autonomie ouvrière. En 1976, l’Espagne était en flamme et « Il fallait (les) écraser (…) car c’étaient des minis soviets » (Manuel Fraga, ministre de l’intérieur). La démocratie s’en est donc chargée.
Mais l’histoire cavale encore…

AutonomiaObrera(faire un clique-droit sur l’affiche puis « enregistrer sous » pour télécharger le film)

Pour en finir avec le travail

Ce recueil de « Chansons du prolétariat révolutionnaire » réalisé en 1974 est essentiellement constitué de détournements de chansons réalisés par d’anciens membres du Comité pour le Maintien Des Occupations (CMDO) de mai 1968.

Pour en finir avec le travail (1974)

La vie s’écoule la vie s’enfuit

texte de Raoul Vaneigem

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