Division capitaliste du travail, aux racines des classes, du néo-patriarcat et du néo-colonialisme raciste

Une émission de Sortir du capitalisme sur les racines communes du capitalisme, des classes, du néo-patriarcat et du néocolonialisme raciste, pour une théorie critique émancipatrice de toutes les dominations sociales – avec Benoît Bohy-Bunel (théoricien critique, professeur de philosophie).

Une émission avec la division capitaliste du travail comme angle d’attaque d’une théorie critique visant à l’abolition émancipatrice des classes, du néo-patriarcat et du néocolonialisme. Avec une introduction autour de la théorisation chez Marx et chez Lukacs de la division capitaliste du travail, suivie d’une première partie autour de la prolétarisation liée à la rationalisation tayloriste du travail et autour de la division capitaliste de classes. Et avec une deuxième partie autour d’une explication matérialiste du patriarcat et du dualisme de genre, d’une part, et du racisme systémique, d’autre part, avant une conclusion autour de l’idée qu’il faut une convergence des luttes autour d’un projet d’abolition de toutes les formes de dominations sociales (impersonnelle, de classe, patriarcale, raciste).

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Détruire la domination : Le féminisme révolutionnaire à l’ère des réactions misogynes​ (vostfr / 32min / 2018)

Un documentaire réalisé par les camarades canadiens de SubMedia. Il s’agit du onzième numéro de leur série thématique Trouble.

De nos jours, une nouvelle vague misogyne met en péril des décennies de luttes pour l’émancipation des femmes. Des attaques contre les droits à l’avortement au renouveau des fondamentalismes religieux et des nationalismes autoritaires, le patriarcat est à nouveau en marche. Tandis que les médias de masse se pâment devant le mouvement #TimesUp, propulsé par des femmes riches du milieu hollywoodien, les féminicides, l’exploitation sexuelle et le viol continuent à déchirer des communautés déjà marginalisées.

Les systèmes de domination masculine sont des piliers du capitalisme et du pouvoir d’État. Dans les périodes de crise politique contre-révolutionnaire, les femmes, ainsi que toutEs ceuxes qui ne reconnaissent pas le genre qui leur a été assigné à la naissance, sont souvent les premierEs cibléEs par la répression et la violence. C’est en partie en raison de la place centrale que les femmes ont toujours occupée au cœur des communautés en résistance. Mais cette répression est aussi un geste symbolique envers les hommes de la classe moyenne frustrés par le déclin de leur statut socio-économique qui, au lieu de diriger leur rage contre leur véritable ennemi — les riches et les puissants — ont historiquement et de manière consistante choisi de s’accrocher à leur pouvoir relatif et à leur position dominante à l’égard de leurs camarades féminines.

Dans cet 11ème épisodes de Trouble, SubMedia jette un regard sur le patriarcat en tant que système de contrôle social, politique et économique, en partageant des récits des luttes de première ligne menées par des femmes partout sur la planète. Des communautés autochtones en lutte contre la colonisation de leurs territoires, aux migrantes qui se voient forcées de quitter leur foyer en raison des inégalités économiques, des changements climatiques et de la guerre.

Classe – Genre : Plus qu’une intersection (vf / 28min / 2019)

Vidéo critique réalisée par Guillaume Deloison sur le patriarcat et le genre et leur nécessaire abolition en vue d’une société émancipée.

« Malgré qu’on ai fait de moi un homme, qu’on m’est appris à m’affirmer, à couper la parole, qu’on m’emploie plus volontiers, que je peux me déplacer dans la rue sans avoir peur et bien d’autres choses encore, malgré que je profite de ce statut, j’en veux la fin, je veux que cela cesse. Ce statut n’est que le reflet d’une hiérarchie sociale effroyable. Dans cette société, chaque plaisir a le goût du sang et l’amertume de la douleur. Je veux la fin de toute hiérarchie car toute cette souffrance est insoutenable, injuste et cruelle, je pleure de voir mes amies, ceux que j’aime, ou simplement des innocentes souffrir de cette hiérarchie sociale mutilante et meurtrière. Je suis anarchiste et je ne serais libre que lorsque toutes et tous nous le serons. »

Colette Guillaumin – L’idéologie raciste

Un livre majeur paru en 1972 de Colette Guillaumin, sociologue et militante féministe et antiraciste. Indispensable pour comprendre la genèse de cette idéologie et les conditions matérielles d’apparition du racisme contemporain.

Ce livre décortique méthodiquement le racisme systémique de nos sociétés. Cette étude sera la base d’une œuvre qui se doublera d’une l’analyse matérialiste du sexisme dans de nombreux articles et essais parus dans diverses revues et qui seront regroupés et publiés dans le recueil « Sexe, Race et Pratique du pouvoir » en 1992.

Cliquer sur la couverture pour accéder au fichier pdf du livre :

Il n’est point ici question d’une condamnation morale convenue, mais d’une œuvre de sociologie. L’essentiel, en effet, n’est pas l’objet de la croyance raciste – l’inégalité des êtres ou les particularités génétiques et morales -, mais la croyance elle-même, la volonté de distinguer son identité propre de celle d’autres groupes en fonction de signes distinctifs, individuels et collectifs. Le grand basculement s’opère au XVIIIe siècle : à une Nature ordonnée par Dieu selon une hiérarchie où chacun, depuis Aristote, trouve sa place dans une grande harmonie sociale, voire une division du travail, succède un univers désenchanté, mécaniste, où les principes de la biologie régissent désormais les êtres, donc leurs capacités supposées, leur subordination et leur exclusion possible. Dès lors, la race n’apparaît pas comme un signe de nature biologique repérable dans les faits, mais plutôt comme une forme biologique d’exclusion sociale, utilisée comme signe, à seule fin de distinguer, discriminer, mettre à part.
Les travaux des biologistes et généticiens sont salutaires, qui disent l’impossibilité de travailler avec une notion aussi indéfinissable que celle de race ; il n’empêche. La race, dans le langage ordinaire, est une modalité de distinction. Peu importe qu’elle ne corresponde à aucun outil classificatoire réel ; l’essentiel est que le terme permette l’acte : rejeter.
Une étude pionnière, qui a inspiré depuis toutes les grandes recherches sur le sujet.

Une présentation en vidéo du bouquin :


A lire également de Colette Guillaumin :
« Je sais bien mais quand même » ou les avatars de la notion « race »
Sexe, Race et Pratique du pouvoir – L’idée de Nature

Naissance et histoire du MLF et du MLAC avec Christine Delphy

Dans cette période de renouveau des luttes anti-patriarcales, une histoire des luttes des femmes des années 1968 – avec Christine Delphy, sociologue, co-fondatrice du Mouvement de Libération des Femmes, réalisée par Sortir du capitalisme.

Christine Delphy, sociologue, théoricienne critique de l’oppression et de l’exploitation des femmes, co-fondatrice du Mouvement de Libération des Femmes (MLF) et du Mouvement pour la Liberté de l’Avortement et de la Contraception (MLAC), nous raconte l’histoire du Mouvement de Libération des Femmes : l’histoire du groupe « Féminin, Masculin, Avenir » puis « Féminisme, Marxisme, Action », l’importance de la non-mixité féministe, la lutte interne avec Antoinette Fouque et les féministes différencialistes, la manifestation du 26 août 1970, ses slogans (« Un homme sur deux est une femme » et « Il y a plus inconnu que le soldat inconnu, sa femme ») et sa répression, les différentes tendances du MLF dont celle « lutte-de-classes » d’Eliane Viennot (LCR), l’essor du Mouvement pour la Liberté de l’Avortement (MLA) en 1971 et sa transformation en MLAC – véritable instigateur de la loi de 1974-75 légalisant l’avortement et la contraception –, le Manifeste des 343, les manifestations pour l’avortement libre, l’organisation de l’avortement illégal (qui auparavant faisait des dizaines de milliers de morts annuellement), et surtout l’incroyable transformation subjective de ces milliers de femmes ayant participé aux luttes des femmes des années 1968.

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