Qu’est-ce que l’entraide ? (vostfr / 5min / 2016)

Une courte vidéo didactique réalisée par les camarades canadiens de SubMedia.

Dans un monde gouverné par une concurrence capitaliste incessante, où les gens sont contraint travailler les uns contre les autres, les anarchistes proposent une vision différente: l’entraide.

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Jan Waclav Makhaïski – Le socialisme des intellectuels

Cette sélection de textes réalisée par Alexandre Skidra et publiée pour la première fois en français en 1978, est une contribution importante à la critique des théoriciens et des organisateurs du mouvement socialiste du XIXe siècle et du début du XXe. Toute ressemblance avec certains de nos contemporains n’est pas fortuite…

Penseur polonais écrivant en russe, Jan Waclav Makhaïski, fréquenta longuement, à la fin du XIXe siècle, les milieux révolutionnaires russes et internationaux, en particulier au cours de ses années d’exil en Sibérie. A la suite d’une réflexion approfondie sur les classiques du marxisme, il abouti à une conclusion extrême.

Pour lui l’idéologie socialiste dissimule, en fait, les intérêt d’une nouvelle classe ascendante : les travailleurs intellectuels. Ces « capitalistes du savoir » utilisent leurs compétences dans la direction et la gestion du système dominant pour séduire les prolétaires, afin d’évincer les anciens possédants, « capitalistes de l’avoir », non pour détruire le capitalisme, mais pour aménager au mieux leurs intérêts. Dans cette nouvelle perspective de la lutte des classes, le clivage historique et idéologique ne se situe plus entre bourgeoisie et prolétariat, mais entre dirigeants et exécutants. Une analyse partagée par plusieurs théoriciens contemporains de Makhaïski, ou qui lui succédèrent.

Ce livre-clé permet de mieux comprendre l’évolution des socialistes et des gauchistes soixante-huitards, hier détracteurs du capitalisme au nom du prolétariat et de l’avenir d’une société radieuse, aujourd’hui ses partenaires conciliants au nom du bien public, tout cela pour sauvegarder leur place-charnière dans le système.

L’expérience historique, avec l’échec du projet d’émancipation du mouvement ouvrier au XXe siècle, illustre de manière saisissante la thèse de Makhaïski. Celle-ci prend forme sous nos yeux à travers divers textes publiés de 1898 à 1918.

Cliquer sur la couverture pour télécharger le pdf du livre :Le livre est également édité par les éditions Spartacus.

« Il est vrai que les intellectuels, tout comme les manœuvres, doivent vendre «leur force de travail» pour vivre, se «louer» à un patron ou à toute la société, à l’État. Cependant l’ouvrier vend ses mains nues, sa force physique, dont la nature l’a doté ; tout comme n’importe quel animal, il vend sa sueur et son sang. L’intellectuel, lui, apporte sur le marché ses connaissances qu’il a acquises grâce au travail, des ouvriers, comme le capitaliste son usine ; car, pendant qu’il étudiait à l’université, qu’il voyageait pour la «pratique» à l’étranger, les ouvriers, eux, se démenaient à l’usine, produisant les moyens de son enseignement, de sa formation «en faveur de l’humanité» […] Il vend aux capitalistes son savoir-faire pour extraire le mieux possible la sueur et le sang des ouvriers. Il vend le diplôme qu’il a acquis de leur exploitation […]. »

« Ceux qui ne se révoltent, tels les socialistes, que parce que le régime séculaire de pillage s’est aggravé, ceux-là ne font qu’exiger sa rénovation, son développement, et ne font rien de décisif pour sa suppression. C’est pourquoi les socialistes qui avaient promis tout au long du XIXe siècle la chute du régime bourgeois, n’ont fait en réalité que hâter son évolution, l’obligeant à aller de l’avant et à se rénover.
Ceux donc qui ne se révoltent que contre les maîtres dégénérés et inactifs, incapables de diriger davantage, ne font qu’en exiger de nouveaux plus capables, que faciliter leur avènement et, par conséquent, n’affaiblissent pas mais renforcent la domination séculaire de l’homme sur l’homme.
Tout comme les capitalistes se sont réconciliés avec les aristocrates, l’intelligentsia, tout le monde cultivé, se réconcilierait rapidement avec les anciens maîtres, pour un ordre socialiste, et la servitude des ouvriers ne ferait que se renforcer. »

Jules Falquet – Pax neoliberalia (vf / 46m / 2017)

Présentation de Jules Falquet de son livre Pax neoliberalia, publié en 2016 aux Editions iXe, à la librairie Violette and Co.

Solidement ancré dans les recherches féministes sur la mondialisation et sur la dynamique des rapports sociaux de sexe, de race et de classe, ce livre est un essai sur l’emploi méthodique de la coercition au service de la mondialisation néolibérale.

L’instrumentalisation d’une violence en apparence « aveugle », mais en fait très contrôlée, dessine le fil rouge reliant entre eux les quatre textes qui le composent. Proximité troublante de la torture avec la violence domestique (au Salvador)… Création de la classe masculine des “frères d’armes” par le service militaire (en Turquie)… Diffusion des techniques de guerre de basse intensité (au Mexique)… Perpétuation (néo)-coloniale des violences contre les femmes indiennes (au Guatemala)…

Jules Falquet croise différents niveaux d’analyse pour rapprocher des perspectives généralement cantonnées à des sphères séparées. En révélant les continuités qui rattachent la violence misogyne aux méthodes coercitives militaro-policières, cette approche met à jour les logiques genrées de la « gouvernance » mondialisée, ici nommée, par antiphrase, Pax neoliberalia.

Division capitaliste du travail, aux racines des classes, du néo-patriarcat et du néo-colonialisme raciste

Une émission de Sortir du capitalisme sur les racines communes du capitalisme, des classes, du néo-patriarcat et du néocolonialisme raciste, pour une théorie critique émancipatrice de toutes les dominations sociales – avec Benoît Bohy-Bunel (théoricien critique, professeur de philosophie).

Une émission avec la division capitaliste du travail comme angle d’attaque d’une théorie critique visant à l’abolition émancipatrice des classes, du néo-patriarcat et du néocolonialisme. Avec une introduction autour de la théorisation chez Marx et chez Lukacs de la division capitaliste du travail, suivie d’une première partie autour de la prolétarisation liée à la rationalisation tayloriste du travail et autour de la division capitaliste de classes. Et avec une deuxième partie autour d’une explication matérialiste du patriarcat et du dualisme de genre, d’une part, et du racisme systémique, d’autre part, avant une conclusion autour de l’idée qu’il faut une convergence des luttes autour d’un projet d’abolition de toutes les formes de dominations sociales (impersonnelle, de classe, patriarcale, raciste).

Écouter l’émission :

ou la télécharger ici (clic-droit > enregistrer sous)

Charles Reeve – Le tigre de papier, sur le développement du capitalisme en Chine (1949-1971)

Livre paru en 1972 aux éditions Spartacus faisant la critique du régime chinois, alors même qu’en France et dans le monde les maoïstes entonnaient en cœur les louages du « petit livre rouge ». Un ouvrage important pour rappeler à leur actuels héritiers que la Chine n’a jamais été – pas plus que l’URSS – un pays communiste mais un simple capitalisme d’État.

Il n’était pas couramment admis, quand ce livre fut publié, que la République populaire de Chine était un pays capitaliste, ce qui est difficilement concevable aujourd’hui. Mais pour Charles Reeve, les changements de stratégie économique du gouvernement chinois, les luttes à son sommet, les luttes politiques massives que constituèrent les Cent fleurs, puis le Grand bond en avant et la Grande révolution culturelle prolétarienne ne pouvaient être compris sans être replacés dans les difficultés rencontrées par les dirigeants du Parti, et donc de l’État, dans le processus d’accumulation du capital.

Tout à tour, paysans et ouvriers sont confrontés à ces difficultés, entraînés dans les tentatives d’accélération du rythme de l’accumulation – et donc de l’exploitation – et soumis à la répression que leur résistance provoque.

Sans cette analyse d’un passé pas si ancien dont les Chinois d’aujourd’hui ne parlent pas, il est très difficile non seulement de déchiffrer la signification et les conséquences réelles des grandes initiatives maoïstes, mais aussi de comprendre l’évolution de l’économie et de la société chinoises au cours de ces quarante dernières années.

Cliquer sur la couverture pour accéder au pdf du livre :

« La critique révolutionnaire se doit de constater que, quelles que soient les variations idéologiques, et quelle que soit la forme — privée ou étatique — de propriété du Capital, le sala­riat et la production marchande — le Capitalisme, règnent sur TOUTE la planète.
En Chine, depuis que le P. « C. » s’est emparé de l’État, l’histoire de la société n’a jamais cessé d’être l’histoire du processus d’accumulation de la plus-value expropriée aux producteurs et de leur lutte contre ce processus. Les événements politiques: Grand Bond en Avant, rupture avec le Capitalisme d’État russe, Révolution Culturelle, ne peuvent être compris en dehors de la lutte de classes qui oppose le prolétariat, chinois et les gérants du Capitalisme d’État. »